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source : www.gauchebdo.ch

 

Vietnam • Les Etats-Unis ont une nouvelle fois promis de dépolluer une de leurs bases aériennes stratégiques du temps de la guerre du Vietnam. (Par Lina Sankari, paru dans L’Humanité)


La base aérienne de Bien Hoa. (USAF)

 

Les Etats-Unis sont charitables. Certes, entre 1964 et 1973, l’armée américaine a déversé 84 millions de litres d’agent orange sur le Vietnam. Certes, ni le gouvernement ni les sociétés productrices du défoliant n’ont jamais versé d’indemnités au titre de la réparation aux Vietnamiens directement exposés ou atteints ultérieurement. Qu’à cela ne tienne, quarante-cinq ans plus tard, l’administration américaine ferait presque amende honorable. Cette semaine, le ministre de la Défense, Jim Mattis, s’est rendu sur l’ancienne base aérienne de Biên Hoa, considérée comme l’un des points les plus sensibles en termes de pollution. C’est non seulement là que l’armée stockait ses barils d’herbicides toxiques, mais qu’elle en déversait sans compter afin d’anéantir la végétation alentour et s’assurer une visibilité parfaite.

Une juteuse affaire pour les entreprises américaines

Point stratégique s’il en est, Biên Hoa, située à 32 kilomètres à l’est d’Hô Chi Minh-Ville, enregistra jusqu’à 1’500 décollages et atterrissages par jour sur ses immenses pistes de plus de 3’000 mètres. 13’000 victimes de l’agent orange vivraient dans la seule province de Dong Nai. 13’000 Vietnamiens, souvent pauvres, pour qui l’accès aux soins reste difficile. Mais, déclare Jim Mattis, «nous avons promis d’aider. L’Amérique tient ses promesses de gérer certains héritages du passé».

Malgré un report incessant des promesses de décontamination, l’ancien général s’engage donc à porter la question devant le Congrès. L’engagement remonte en réalité à 2010, soit à l’époque du premier mandat de Barack Obama. Le nettoyage, sous l’égide de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), devrait démarrer l’an prochain pour une durée de dix ans avec un budget évalué à 340 millions d’euros.

À ces chiffres ronflants qui restent à valider, il faut ajouter les 10 millions d’euros déjà dépensés par le gouvernement vietnamien pour les travaux préparatoires à la décontamination de Biên Hoa. Une juteuse affaire pour les entreprises américaines engagées dans le processus. À l’époque des travaux de décontamination de l’aéroport de Da Nang, André Bouny, auteur de l’ouvrage Agent orange, apocalypse Vietnam, expliquait ainsi que «les pollueurs auront fait de gigantesques bénéfices en contaminant et gagneront de nouveau en dépolluant». L’Association des victimes de l’agent orange/dioxine du Vietnam (Vava) estime, pour sa part, que 865 milliards d’euros seraient nécessaires à la décontamination et à la restauration de l’écosystème de l’ensemble du territoire.

 

Agent Orange Viêt Nam

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